Pourquoi nous devons faire s’effondrer Total

Le capitalisme fossile est organisé au niveau mondial. Il est présent partout, dans les gouvernements et les médias, dans tout ce que l’argent peut acheter. Il articule les stratégies, coordonne les guerres et dicte les politiques qui nous condamnent à l’effondrement. Les conséquences désastreuses du dérèglement climatique sont connues de ses dirigeants depuis les années 1960. Ils ont, pendant des décennies, diffusé des informations erronées afin d’induire l’Humanité en erreur et d’empêcher que le nécessaire soit fait pour arrêter la crise climatique. Ils ne se sont jamais arrêtés et ils ne s’arrêteront jamais. Sauf, si nous les y obligeons.1

En novembre prochain, nous irons les chercher. Dans plusieurs pays, nous continuerons à nous mobiliser, à protester, à bloquer. En novembre, nous nous concentrerons sur l’une des plus grandes entreprises pétrolières et gazières du monde - Total Energies. Cette multinationale française est présente dans 130 pays et est extrêmement fière de sa longue histoire d’extraction de combustibles fossiles dans le monde entier. Elle a fait tout ce qui était en son pouvoir pour accélérer et amplifier la crise climatique, en investissant massivement dans de nouvelles infrastructures, en construisant toujours plus de de pipelines, de puits de pétrole et de gaz, en effectuant toujours plus de forages en mer, de fracturation hydraulique, en développant les sables bitumineux. Total détruit les vies et les moyens de subsistance de millions de communautés indigènes, de paysan.ne.s. Ils saccagent les paysages sur lesquels leurs yeux se sont posés. Ils ont dépensé des millions pour gagner des milliards. Ils ont engagé des armées de lobbyistes, de mercenaires et de militants politiques pour que le pétrole et le gaz continuent à brûler, coûte que coûte.

Total est l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de l’Histoire de l’Humanité2 avec, à lui seul, des émissions plus élevées que la plupart des pays du monde. Avec le retour en force des protestations contre le dérèglement climatique ces dernières années, Total s’habille en vert3 pour essayer de passer pour ce qu’il n’est pas. Ceci tout en expropriant des dizaines de milliers de familles pour son projet EACOP4, un nouveau pipeline massif en Ouganda et en Tanzanie, en construisant un projet de GNL (Gaz Naturels Liquéfiés) en Papouasie-Nouvelle-Guinée5, en augmentant la production de pétrole et de gaz dans un Irak dévasté par la guerre6, en finançant la dictature militaire du Myanmar7 ou en recevant une protection complète de l’État dans le nord du Mozambique, alors que les communautés locales sont dévastées par le dérèglement climatique et le terrorisme lié au gaz8. Ils maintiennent leur soutien à la fracturation en Argentine 9, aux sables bitumineux au Canada et au pétrole et au gaz tout autour. Ils ne se sont jamais arrêtés. Ils ne le feront jamais. Sauf, si nous les y obligeons.

Alors que leurs investissements sautent d’un pays à l’autre, alors que leurs profits dévastateurs continuent de s’appuyer sur l’effondrement de notre climat, nous devons les affronter à l’échelle planétaire. Nous devons bloquer leurs raffineries, leurs pipelines, leurs bureaux, leurs banques, leurs plateformes, leurs stations-service. De la France au Mozambique, du Bangladesh à l’Argentine, de l’Ouganda au Canada, nous devons les combattre à l’échelle qui est la leur, dans un effort commun des peuples et des mouvements sociaux. Nous devons faire s’effondrer Total, avant que Total ne nous fasse nous effondrer.

Rejoignez-nous. Il est temps de se révolter.

Conformément à sa stratégie de blanchiment écologique, Total a converti sa raffinerie de la Mède en France en bioraffinerie pour produire des carburants à base d’huile de palme. Dans le cadre de ce projet, Total a reçu l’autorisation d’importer jusqu’à 650.000 tonnes d’huile de palme d’Indonésie et de Malaisie, contribuant ainsi à des décennies de déforestation en Asie du Sud-Est (https://www.greenpeace.fr/deforestation-total-au-tribunal/). Total a déclaré en 2016 qu’il ne forerait pas dans l’Arctique … (https://www.climatechangenews.com/2016/05/24/total-rules-out-arctic-oil-drilling-citing-2c-goal/), … mais il signe ensuite un accord avec une société russe concernant un projet de GNL dans l’Arctique (https://totalenergies.com/media/news/press-releases/russia-total-signs-definitive-agreements-entry-arctic-lng-2).


  1. https://totalknew.com/ ↩︎

  2. https://climateaccountability.org/pdf/CarbonMajorsRpt2017%20Jul17.pdf ↩︎

  3. https://www.clientearth.org/the-greenwashing-files/total/ Suite au mouvement mondial de greenwashing des géants pétroliers, Total a récemment changé son nom en TotalEnergies et a annoncé son intention d’être neutre en carbone d’ici 2050. Ce changement de marque fait partie d’une stratégie plus large qui a vu une augmentation massive au cours des dernières années du budget marketing alloué au « verdissement » de l’image de l’entreprise. Malgré cette volonté de dissocier son image des combustibles fossiles, l’entreprise produit toujours 447 barils d’énergie fossile pour chaque baril d’énergie renouvelable (https://www.greenpeace.fr/emprise-total/). ↩︎

  4. https://www.stopeacop.net ↩︎

  5. https://www.afr.com/companies/energy/new-urgency-at-papua-lng-as-violence-hits-african-project-20210506-p57pcz ↩︎

  6. https://www.reuters.com/article/uk-france-total-idUKBRE9670IT20130708 ↩︎

  7. https://www.justiceformyanmar.org/stories/total-profiteering ↩︎

  8. https://www.amisdelaterre.org/total-abandonne-ses-responsabilites-avec-son-annonce-de-force-majeure-sur-le-gaz-du-mozambique/ En chemin pour devenir un expert de l’abandon des zones de conflit et de la fuite de toute forme de responsabilité, Total a décidé de quitter Cabo Delgado LNG en avril 2021, en déclarant un cas de force majeure et en retirant tout son personnel de la zone, tout en négligeant ses engagements préalables envers les communautés locales. Les mêmes raisons ont été utilisées pour quitter l’Yémen en 2015, un site qui a fini par être utilisé comme base militaire et prison secrète par les miliciens des Émirats Arabes Unis. ↩︎

  9. Alors que la fracturation hydraulique est désormais interdite dans toute l’Europe en raison de son impact social et environnemental, Total continue d’augmenter ses investissements dans les projets de combustible fossile les plus polluants. Avec les interdictions de fracturation placées maintenant partout en Europe en raison de l’impact social et environnemental de cette technique, Total continue d’augmenter ses investissements dans les projets de combustibles fossiles les plus sales, avec une augmentation de sa participation dans le capital du projet de Vaca Muerta de 27,27% à 41% en 2017, continuant ainsi à soutenir les entreprises qui font de la fracturation, détruisant la santé et les moyens de subsistance des communautés locales en Argentine. ↩︎